Qu’est-ce qui a donné à la réalisatrice et plasticienne Stéphanie Varela l’idée de mettre en présence ces deux personnes ayant réellement existé, ayant chacune à leur manière marqué l’histoire, celle de leur art et celle de leur pays ? Comment a-t-elle eu envie de donner pour partenaire d’un jour à une artiste contemporaine comme Niki de Saint-Phalle, un pilote moto pourtant bien moins connu du grand public que Patrick Pons ou Michel Rougerie par exemple ? Il fallait déjà le connaître Christian Ravel, savoir que sa trajectoire, brisée net en juillet 1971 à Spa était promise avant cela aux places d’honneur, il avait menacé Ago au grand prix précédent à Assen, se plaçant sur le podium à une belle seconde place. Donc Stéphanie Varela décide d’imaginer que remontant seul au guidon de sa Kawasaki 500 Mach3 sur les routes ensoleillées de France, Christian Ravel se dirige vers Spa Francorchamps où aura lieu quelques jours plus tard le 4e Grand Prix de la saison, évidemment puisqu’il roule en Kawa 3 cylindres, il tombe en panne (vlà le mythe). |
Il pousse sa moto jusque dans l’enceinte de la propriété la plus proche où il rencontre l’artiste contemporaine Niki de Saint-Phalle, ils ne se connaissent ni l’un ni l’autre, mais leur contact fera immédiatement des étincelles, on n’en doute à aucun moment de ce court-métrage envoutant et précis. On ne doute absolument pas un instant que Christian et Niki ont tous les deux su reconnaître en l’autre la même flamme les dévorant de l’intérieur. Celle de Ravel l’emportera lors du GP de Belgique, n’ayant pas voulu marquer un arrêt au stand pour ravitailler sa H1R elle serre à Stavelot et le catapulte dans les barrières. Niki de Saint Phalle épousera l’artiste Jean Tinguely à la fin de ce brulant mois de juillet, là c’est la vraie vie qui reprend le dessus. |
Tout est vrai dans ce scénario totalement inventé par Stéphanie Varela, tout sauf l’intrusion de Christian Ravel dans la vie de Niki de Saint-Phalle, mais après tout, qui nous dit que les deux n’ont pas rêvé cet instant, au même moment, la même nuit de juillet ? En tout cas, il reste une œuvre que l’artiste a créé et qui représente une moto sous un énorme cœur, elle donne son titre « Motorcycle Heart » à ce très joli court métrage diffusé sur France 3 et encore visible pour quelques jours sur le replay en cliquant ICI |
1971 Motorcycle Heart, rencontre imaginaire de l’Art et de la moto
Et si, le destin avait mis en présence Christian Ravel, étoile filante de la course moto française et Niki de Saint-Phalle, étoile montante de l'Art contemporain pour une danse solaire avant de le séparer… pour toujours.